mardi 7 octobre 2008

Quand on est con, c'est pour la vie.


Titre accrocheur, limite racoleur, tendance journalisme à la québécoise, je flirte avec les TVA et TQS de ce monde...

J'aurai aussi pu intituler ce billet :

la bureaucratie en action, un exemple de connerie vivante.

Mais pourquoi tant de haine ?

Je reviens à l'instant du MICC : le Ministère des Incompétents Crédules et Circonspects, l'autre nom du Ministère de l'Immigration et des Communautés Culturelles.

Mais pourquoi, t'es fou, t'es déjà résidant permanent ?

Oui, vous avez raison... je vais raconter mon histoire depuis le début. Non, pas depuis Adam et Ève, j'ai dit mon histoire, suivez un peu que diable...

Donc, comme dit dans un billet précédent, je suis de retour à l'école, où j'étudie la gestion de réseaux informatiques. Pour aider un peu, j'aimerai faire une demande de prêts et bourses : je vais donc me renseigner au bureau de l'aide financière de mon collège et là, une gentille petite madame m'écoute et ouvre mon dossier.

Il y a quelques critères à satisfaire et je les satisfais tous sauf un : je n'ai pas d'équivalence entre mes diplômes français et québécois.

Pourquoi, alors qu'il faut 90 crédits québécois et que ma maîtrise en géographie fait justement 90 crédits québécois, n'ai-je pas ce critère de satisfait, touchez moi, je le sais pas.

La bureaucratie à ses raisons que la raison ignore.

Je dois donc, sur recommandation de la petite madame très gentille de l'aide financière de mon collège (appelons-là Gigi, ce sera plus simple) aller au MICC pour faire-faire l'équivalence de mon diplôme de maîtrise en sciences économiques.

Je rappelle, pour info, que j'ai fait ce diplôme ici, à Montréal, Québec, Canada, à l'université Concordia. Bref, la bureaucratie...

Je reprends donc ou j'ai commencé ce billet, au MICC...

Mon objectif est d'obtenir une équivalence à ma maîtrise française. Je remplis donc le formulaire et, comme je ne trouve pas cela pertinent, je laisse blanc les espaces concernant mes études primaires, secondaires et collégiales.

Puis j'attends.

Une heure passe. C'est long une heure, même avec son recueil de cours à lire...

Puis on appelle mon numéro, enfin ! j'exulte, j'explose, je suis tellement content que j'arrive avec le sourire devant la gentille madame du MICC (non, pas Gigi, suivez j'ai dit !). Elle jette un œil expert sur mon formulaire et me dit qu'il n'est pas complet : il FAUT remplir TOUS les trous.

Bref, on me demande l'historique de mes études depuis la pré-maternelle.

Bon, faisant preuve d'une patience inhabituelle, je retourne à la table, je rempli les vides (j'abuse, je ne remonte qu'au secondaire, je joue avec le feu) et je reviens voir la dame. Mais elle est occupée : elle parle de son émission favorite, So you think you can dance, sur TVA... je dois donc patienter...

Parce qu'en plus de raisons, la bureaucratie a des priorités. Oui madame.

10 minutes passent et elle me rappelle. Je lui retourne mon questionnaire, dument complété, plus un seul espace vide nulle part (ils aiment ça ces connards de fonctionnaires branleurs de mouches) et, effectivement, elle est contente, ça se voit, elle jubile.

Commence la phase deux : montrez moi vos diplômes et vos bulletins de note originaux.

Je sors mes maîtrises (de géo, je l'avais, un pur hasard) et d'éco, que j'avais prise en pensant bêtement que, comme c'est ce diplôme dont je veux une équivalence, ce serait suffisant.

Erreur grossière de ma part. C'est necessaire mais pas suffisant. Il lui faut mes diplômes de Licence et de Deug, avec les relevés de note, parcequ'on aime ça la paperasse nous autres, fonctionnaires. En plus, ça fait chier les gens, donc on est doublement content.

Je regarde la dame dans les yeux et lui dit :

Si j'ai une maîtrise, c'est que j'ai nécessairement eu ma Licence. L'université, en France, c'est pas comme le secondaire au Québec : si t'as pas les notes, tu redoubles.


Oui mais, me répond-elle, j'en ai besoin pour faire votre équivalence.

Mais je veux juste l'équivalence de ma maîtrise, pas de ma Licence et encore moins de mon Deug...


Je sais, mais j'en ai besoins s'obstine-t-elle, cette dame d'abord gentille mais qui commence à me les briser sévère.

Pouvez-vous ouvrir mon dossier aujourd'hui et je vous transmet tout ça dans les prochains jours ?


Non, il faut que vous soyez là en personne, malheureusement, dit-elle d'un ton faussement compatissant mais que je sais être diablement érotique.

Érotique ???

Oui, elle joui cette conne, elle joui de me voir repartir sans rien et de savoir que je dois revenir un autre jour. Elle a écrasé quelqu'un, elle a réussit à abuser de son autorité, elle n'est pas responsable, c'est la faute au système, faut comprendre...

La bureaucratie, c'est le mal.

Votez pour moi, j'ai eu une dure journée.

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