vendredi 11 avril 2008

Montréal : le festival des rues sales.

J'aime Montréal. C'est ma ville. Elle est chère à mon cœur. Et comme tout ce que j'aime, je ne supporte pas d'en voir les défauts.

Montréal fut longtemps le centre économique du Canada. Que dis-je ? de l'Amérique du Nord. On a chanté Montréal, c'est encore (un peu) un pôle économique important, c'est un melting pot culturel. Cette ville est une métropole mondiale : sky is the limit !

Euh... attendez un peu...

Cette ville a la prétention d'être une métropole mondiale.

Prétention, oui. Elle n'est, dans les fait, pas réellement une métropole mondiale. C'est tout au plus un gros spot multi-culturel, la seconde plus grande ville francophone au monde... mmm... quoi d'autre ?

Quand on aime, on hésite pas à critiquer. Alors je vais faire ma part. Voila, tout est dans le titre, Montréal, c'est trop de festivals et c'est trop sale. Alors que beaucoup de québécois se plaignent d'un hiver trop long et trop rude, moi, j'ai hâte à l'hiver prochain.

Pourquoi ? mais parce que je suis hypocrite bien sûr ! la neige jette un voile d'une blanche pureté sur notre incapacité collective à maîtriser nos déchets. Petit tour d'horizon :

hier, je me suis un peu promené. Parti rejoindre ma douce moitié vers les plages cubaines, j'ai emporté mon apareil photo pour jouer les grands reporters...

Ouais, y-en a qui partent en Afghanistan, d'autre en Irak ou bien encore en Corée du Nord... pas moi. Je suis un couard !

J'ai pris des photos juste en marchant. Je ne suis pas allé chercher les ruelles les plus merdiques de la ville comme le ferai le JdM. Juste une promenade en ville...

Comme vous pouvez le constater, Montréal est une ville sale quand elle sort de l'hiver.

Le maire Tremblay a pourtant depuis longtemps pris des engagements envers ses électeurs pour nettoyer la ville.

Mais bon, là, c'est pas sa faute. C'est la faute aux citoyens. Ces tabarnaks qui jettent leurs papiers
dans des poubelles qui débordent parce qu'elles sont pas ramassées. Ces citoyens qui utilisent le bac vert bien comme il faut et qui voient leurs efforts jetés à terre par des employés zélés.

Il-y-a trois mois, j'ai appelé la ville pour porter plainte contre mes voisins. Ceux-ci avaient déposé leurs sacs de vidanges au bas des escaliers de devant alors que le camion de vidanges passe dans la ruelle.

Trois mois plus tard, c'est à dire dimanche dernier, un inspecteur de la ville m'appelle pour me demander des nouvelles...

Trois mois !

Et il m'appelle pour ME demander des nouvelles.

Bon. Passons. De toute façon, nous avons déménagé entre temps. Mais j'ai quand même appelé la ville depuis que nous sommes installé : les gars des caisses vertes ramassaient pas nos cartons de déménagement. Ils étaient pourtant bien rangés, bien pliés, bien posé en évidence au côté des caisses vertes...

Et c'est là tout le problème, ils étaient à côté des caisses vertes. La fille à la ville, elle m'a bien expliqué : les gars, ils ramassent ce qu'il y-a DANS les caisses vertes, pas ce qu'il y-a A COTE des caisses vertes.

Alors j'ai bêtement demandé : "et ce qui tombe des caisses vertes ?" parce que les gars, ils y vont pas de main morte. Ils te pognent les caisses et oway donc ! ça traine pas ! la moitié de mon bac de recyclage tombe sur leurs chaussures mais c'est pas grave... c'est plus dans la caisse, c'est plus sa responsabilité. Tel est le contrat entre la ville et la société qui s'occupe du ramassage.

La fille m'explique ensuite qu'elle a bien enregistré ma plainte et que peut-être un inspecteur va passer si d'autres plaintes sont enregistrées...

J'interprète : dans trois mois, peut-être qu'un gars va m'appeler pour me demander des nouvelles...

Allé, une dernière photo pour la route :

je l'ai intitulée la fin de l'hiver. C'est une parabole printanière montréalaise.

On y retrouve la neige qui fond, le gazon qui verdi et les déchets qui traînent...

Avec l'ombre de la tête du photographe en prime.

Elle est pas belle ma ville ?

Bon, toute cette histoire pour dire que les moyens (limités) dont dispose la ville sont en général mal employés. C'est la faute à Tremblay. C'est beau, ça rime, c'est le début d'une carrière de poète chansonnier. Je vais m'inscrire à Star Academy ! Ah ? non ? ça existe plus ? mais quel dommage...

Mais non, je niaise, c'est pas la faute à Tremblay. Je l'ai dit, c'est la faute aux citoyens qui sont pas civilisés : ils respectent pas les réglements municipaux.

Je change de sujet pour revenir à ce que je disais avant-hier. J'ai pas écris hier, j'étais trop faignant. A propos d'Haïti. La France fait un grand effort, c'est formidable.

Tiens, j'ai envie de gerber moi...

2 commentaires:

Kaipirinha a dit…

Ah oui: ca me rappelle quand on avait laissé une caisse de 200kg de polyethylene vierge a recycler au labo. Les gars de la ville ont accepté de le ramasser uniquement a condition qu'il soit DANS des caisses vertes (pas à coté!)... Du coup, on a passé une demie-journée a remplir des petits bacs verts avec 200kg de polyethylene...

biggnou a dit…

Ha Ha Ha... dministration, quand tu nous tiens !